ՆԱԶԵՆԻ ՂԱՐԻՊԵԱՆ / NAZENIE GARIBIAN 
(arm)
Եւսեբիոս Կեսարացու ներբողները եւ քրիստոնէական տաճարի աստուածաբանութիւնը 
Les discours de dédicace d’Eusèbe de Césarée et la théologie du Temple chrétien. La dédicace de la cathédrale de Tyr 

Bazmavep 2013 / 3 - 4, pp. 28-78

La canonisation du plan et des formes architecturales de l’église commence à s’imposer, dans le monde chrétien, à partir du milieu du IVe s., lorsque
se généralise le processus de la sacralisation du bâtiment du culte considéré comme le Nouveau Temple de Dieu. Cette nouvelle attitude vis-à-vis des constructions matérielles «en pierre et en bois » tant méprisées par les chrétiens des premiers temps, est liée avec le changement du statut de leur religion dans l’Empire romain et surtout avec la construction, à Jérusalem, du grand complexe de Résurrection au Golgotha. Toutefois, la démarche de sacralisation de l’église devait trouver des justifications théologiques fondées sur les témoignages des Écritures saintes. En d’autres termes, il fallait confirmer la relation qui existe entre les définitions théologiques de l’église, les conceptions symboliques du Temple de Dieu et la typologie architecturale du bâtiment du culte. Une première tentative systématisée de cette tendance nous est parvenue grâce à l’oeuvre d’Eusèbe de Césarée, un grand historien et savant de son temps. Son discours, prononcé à l’occasion de l’inauguration de la cathédrale de Tyr (315-316), est non seulement la première oeuvre chrétienne connue de ce genre, mais il contient aussi la première description architecturale d’une église construite au début du IVe s. Or si cette description, qui ne fournit que des renseignements généraux, ne peut pas tellement aider à compléter ou approfondir les données archéologiques sur ce sujet, il présente cependant une valeur inestimable en tant que témoignage de la sacralisation du complexe architectural de Tyr, lui octroyant le statut de la maison de Dieu. Autrement dit, quel qu’il fût le modèle architectural de cette église, il est présenté et accepté comme le type sacré du Nouveau Temple réalisé sur terre. Cette typologie est conçue d’après l’archétype intelligible et céleste dont la composition est élaborée d’après les données et mesures cachées dans la Bible. L’article présente donc une analyse théologique, philologique et architecturale de ce discours d’après la version arménienne traduite du syriaque au début du Ve s. et publié par A. Tcharean, que nous avons complétée par le texte original grec et sa traduction française de G. Bardy. L’analyse est suivie du texte de la version arménienne qui est sectionné, pour la première fois, d’après la numérotation acceptée généralement.